Paris 2024. Les Champs-Elysées se dotent d’un modèle commun de terrasses 🔓

“La plus belle avenue du monde ne pouvait avoir les terrasses les plus moches”, selon le Comité Champs-Elysées. Les restaurateurs et cafetiers de la célèbre artère devront donc s’équiper de chapiteaux à la ligne épurée d’ici au printemps 2024, avant les Jeux olympiques et paralympiques de Paris. Les premières de ces nouvelles terrasses, dévoilées mercredi 27 septembre 2023 au public, déploieront début 2024 leur toit vert à deux pans chapeautant une frise en toile blanche qui leur confèrent la physionomie aérienne d’un temple grec.

Les “vacheries anglaises” ont été la source d’inspiration du designer belge Ramy Fischler, auquel le projet a été confié par le Comité Champs-Elysées, l’association de promotion de la célèbre avenue. Celui-ci a revisité et modernisé dans un style épuré les couloirs à colonnades ouverts abrités d’un toit qui ont vu le jour dans le Paris de la Belle Epoque. Au style riche et fleuri des structures métalliques du début du siècle dernier succèdent les colonnes et surfaces simples et monochromes d’aujourd’hui.

Les terrasses n’obstrueront plus la vue des touristes et badauds, a revendiqué le président du comité, Marc-Antoine Jamet. Parmi les gains esthétiques revendiqués, la disparition des câbles suspendus alimentant les terrasses en énergie depuis les boutiques, grâce à des batteries rechargeables contenues dans les nouvelles structures. « La plus belle avenue du monde ne pouvait avoir les terrasses les plus moches“, assène le dirigeant, qui juge les grands lieux parisiens “un peu fouillis” par rapport aux “places italiennes” et aux “avenues madrilènes”.

Des Champs sympathiques et villageois

Avec pour perspective la recherche “d’unité, d’homogénéité, de cohérence et de beauté des terrasses”, le designer Ramy Fischler dit s’être employé à trouver “une cohérence esthétique et des codes communs” manifestant la conscience de “faire partie de la vitrine de Paris”. Le tout en ayant à l’esprit que “les restaurateurs paient la terrasse qui, pour eux, est un outil de travail” avant tout. Une terrasse moyenne, un peu moins de 70 mètres carrés, devrait coûter autour de 400 000 euros.

Résultat de ce compromis, les futurs propriétaires de ces terrasses pourront choisir la couleur du plafond intérieur en toile de leur terrasse ainsi que celle du nom de leur enseigne imprimée sur la frise extérieure (cinq couleurs sont possibles). Ils pourront également choisir un mobilier décliné en plusieurs gammes et conçu pour créer “une ligne Champs-Elysées” reconnaissable en tant que telle.

Il s’agit “d’une harmonisation qui permet de singulariser les enseignes”, a revendiqué le président du comité, également secrétaire général du groupe de luxe LVMH, selon qui “l’aval de tout le monde” a été recueilli. Cela n’empêche pas certaines enseignes – le Deauville, le George V, le Madrigal et le Bistrot 25 – de conditionner leur “adhésion” à des éclaircissements sur “la dimension financière” du projet et à la présentation “d’un prototype de contre-terrasse”, des demandes qui ont été adressées à la mairie mardi, selon leur avocat Me Philippe Meilhac.

« Sur cent passants sur les Champs-Elysées, il y en a deux le nez au vent qui sont parisiens, là par hasard, » constate Marc-Antoine Jamet. L’objectif est aussi d’avoir “plus de Parisiens, que les Champs soient un village”, conformément au « tournant qu’on avait pris post-Covid d’une avenue plus sympathique, plus proche, plus villageoise, » poursuit-il.

Ces terrasses s’inscrivent dans le cadre du “réenchantement des Champs-Elysées” porté par le Comité et soutenu par la Ville de Paris, qui a déjà investi 30 millions d’euros pour la réfection de la voirie, du mobilier urbain et des jardins. Emmanuel Grégoire, premier adjoint de la maire (PS) Anne Hidalgo, a déclaré à l’AFP être “très satisfait du résultat”. (AFP)

© SportBusiness.Club Septembre 2023