Paris 2024 recherche cuisiniers, chauffeurs de bus, des agents de sécurité… 🔓

Quelque 16 000 offres d’emplois autour des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 seront proposées lors d’un forum qui se tiendra mardi 26 septembre toute la journée à la Cité du cinéma à Saint-Denis (Seine Saint-Denis), à proximité du Village des athlètes. Les Jeux, que ce soit l’organisation, les prestataires ou les partenaires, vont avoir besoin de cuisiniers, chauffeurs de bus, agents de sécurité et de nettoyage, ou logisticiens. Beaucoup de métiers qui peinent à trouver preneurs.

A dix mois du début des Jeux olympiques, Accor, SNCF, RATP, Sodexo… mais aussi de nombreuses entreprises de sécurité privée qui ont déjà obtenu des marchés auprès du Comité d’organisation des Jeux (COJO) s’installeront dans ce bâtiment qui accueillera le futur restaurant des athlètes olympiques et paralympiques. Il s’agit d’un “défi sur la sécurité privée mais aussi sur la restauration”, a relèvé Cécile Martin du ministère du Travail, lors d’un point presse.

La crise sanitaire, entre autres, a en effet mis à mal l’emploi dans ces secteurs et les employeurs continuent d’avoir des difficultés à recruter même quand ils augmentent le salaire ou adaptent les horaires. Difficile aussi de miser sur le projet de loi immigration, qui prévoit un titre de séjour pour les métiers “en tension”, un texte plusieurs fois reporté, prévu pour novembre au Parlement, mais à la recherche d’une majorité pour être voté.

Du monde demandé en cuisine

Alors les entreprises devront convaincre les candidats que les anneaux olympiques sont un “plus” pour le CV et pour la suite de leur carrière. Déjà, 4 000 demandeurs d’emplois sont inscrits pour ce “job dating” géant ouvert à tous. « C’est une expérience riche et qui sera valorisée par de futurs recruteurs, Tony Estanguet, le Président de Paris 2024. C’est un beau défi, à l’image des Jeux. Tant mieux si la dynamique des J.O. permet à des secteurs en tension de trouver de la main d’œuvre ».

Dans le secteur de la restauration, Sodexo, qui via sa filiale Sodexo Live a obtenu le marché de la restauration au village olympique ainsi que dans 14 sites de compétition, doit recruter 6 000 personnes (accueil, cuisinier, logistique…), avec des formations à la clé. « Des secteurs d’avenir où il y a de fortes tensions, » reconnaît Boris Pincot, DRH de l’entreprise.

C’est le cas aussi à la RATP, où il manque notamment des chauffeurs de bus. A date, “70% du plan” de recrutement 2023, soit 6 600 recrutements, a été réalisé, précise Marie Cosson, directrice du développement des compétences chez le transporteur. Pour l’année 2024, les besoins sont « dans la même tendance, » explique-t-elle, avec un deuxième semestre 2024 consacré à la formation. Marie Barsacq, directrice héritage au COJO, insiste sur la volonté « d’ouvrir au public éloigné de l’emploi ».

Du côté de la sécurité privée, un secteur atomisé au fort turn over, Pôle emploi ne ménage pas ses coups de fil ces derniers mois pour repêcher les demandeurs d’emploi qui ont déjà travaillé dans le secteur et proposer à d’autres chômeurs de recevoir la formation spéciale créée pour l’occasion. Il faut dire que le COJO et les pouvoirs publics alertent depuis près de deux ans sur la pénurie sévissant dans cette profession.

Le COJO recrute aussi

Toutes les parties prenantes se creusent la tête pour essayer de trouver entre 17 000 et 22 000 agents pour les besoins du seul comité. Plusieurs milliers d’autres seront aussi nécessaires pour sécuriser les fans zones. La course contre la montre continue. Selon Pôle emploi Ile-de-France, il y avait fin juillet “6 200 embauches dans le secteur et 8 000 entrées en formation dont 1 000 étudiants”.

Le comité d’organisation a lui aussi besoin de bras, de la technologie sur les sites de compétition, à la logistique du village olympique, en passant par les transports des accrédités. Les effectifs, actuellement de 1 700, vont passer à 2 000 d’ici la fin de l’année et à plus de 4 000 au moment des Jeux. « Quand 150 nouvelles personnes arrivent un lundi, c’est aussi un vrai défi, » explique Tony Estanguet.

Au final, combien d’emplois seront véritablement crées pour les Jeux sur les quelque 180 000 recensés qui travailleront pour les JO ? La question est difficile. « On ne sait pas répondre, cette info sera disponible à la fin des Jeux, » préfère répondre Christophe Lepetit du Centre de droit et d’Economie du Sport (CDES). Le Centre a cartographié le volume et le type d’emplois mobilisés pour les Jeux. (Avec AFP)

© SportBusiness.Club Septembre 2023