Rugby. Quel président pour la FFR ?

Fédérations. A moins de trois mois de l’ouverture de la Coupe du Monde masculine de rugby France 2023 en France, la Fédération française de rugby (FFR) a trois jours pour décider qui, de Patrick Buisson, responsable du rugby amateur à la FFR, ou de Florian Grill, le leader de l’opposition, sera son nouveau président pour remplacer Bernard Laporte. Le vote électronique débute lundi 12 juin à 9h00 pour se conclure mercredi 14 juin à 12h00. Les résultats annoncés dans la foulée. Le président élu sera alors en poste jusqu’à l’automne 2024, pour un mandat partiel.

Le siège est vacant depuis le départ, le 27 janvier dernier, en cours de second mandat, de l’ex-homme fort du rugby français, Bernard Laporte. Ce dernier a été condamné à deux ans de prison avec sursis. Il avait été jugé coupable d’avoir noué un “pacte de corruption” avec l’homme d’affaires et président du club de Montpellier Mohed Altrad, décision qu’il a contestée en faisant appel. L’opposition à Bernard Laporte au sein du comité directeur de la Fédération, incarnée par le président de la Ligue d’Ile-de-France Florian Grill, avait alors démissionné en bloc. Un président par intérim, le trésorier de la FFR Alexandre Martinez, avait ensuite été nommé pour gérer les affaires courantes.

Une grosse expérience de dirigeant

Fin mai, onze des douze sièges vacants (sur 40 au total) au comité directeur ont été remportés par la liste d’opposition de Florian Grill, par ailleurs président de l’agence de communication Cospirit. Il reste néanmoins toujours minoritaire. Ce lundi 12 juin, c’est donc un “second tour” qui attend les deux camps, à l’approche du match d’ouverture du Mondial, le 8 septembre prochain, entre le XV de France, vitrine de la FFR, et les All Blacks au Stade de France de Saint-Denis.

Pour Patrick Buisson, candidat de la majorité, la “victoire” du camp Grill au comité directeur ne ressemble en rien à un “camouflet” mais plutôt à la “première mi-temps” d’un match. « Certes, on ne va pas faire semblant, on est mené à la marque, a-t-il reconnu à l’AFP. Maintenant, il faut effectivement inverser ce résultat et faire tout ce qu’il faut pour que les clubs nous fassent confiance ». Il explique aussi qu’il ne “regrettait” pas de ne pas avoir fait campagne.

Préférant mettre en avant sa “très, très grosse expérience de dirigeant” qui “maîtrise parfaitement l’appareil fédéral”, l’ancien demi de mêlée formé à Vienne (Isère) a rappelé qu’il était à l’origine de la “digitalisation” et de “la simplification” des processus à la FFR. Ce qu’il souhaite désormais, c’est “retravailler sur la pyramide des compétitions de jeunes”, “revaloriser” les aides financières en direction des clubs formateurs et “fidéliser” bénévoles et nouveaux licenciés qui devraient affluer après la Coupe du Monde.

Préserver le maillage territorial

Face à lui, Florian Grill, qui a proposé une “main tendue” à son adversaire en cas de victoire pour qu’il s’occupe du Mondial jusqu’à son terme, a affirmé à l’AFP qu’il entendait “reconstruire le rugby par la base”. « Les Antoine Dupont, les Greg Alldritt… Ils viennent tous de petits clubs, a-t-il souligné. C’est très important d’avoir ce maillage ». Il évoque aussi les enjeux “sportif”, “éducatif” et “citoyen” du rugby, tout en mettant en avant son expérience de “chef d’entreprise rationnel et raisonnable”.

S’il est élu, l’ancien deuxième ligne du PUC compte “travailler avec les ligues sur un redécoupage” territorial, se pencher sérieusement sur les enjeux touchant l’environnement et la santé dans le rugby et enfin “retrouver de la crédibilité à l’international”, après les “affaires” ayant touché Bernard Laporte et Claude Atcher, l’ancien patron du comité d’organisation de France 2023 visé par une enquête pour harcèlement moral. (Avec AFP)

© SportBusiness.Club Juin 2023