Interview. Si un sport possède la culture de la mascotte, c’est bien le basket-ball. Aux Etats-Unis, en NBA, il s’agit même d’une institution dans les équipes. Pas étonnant, donc, de voir qu’en France la quasi-totalité des clubs possède sa mascotte. Après un rapide tour de table, une est sortie du lot : Scott. C’est l’élan de l’Elan Chalon qui évolue en Pro B masculine. SportBusiness.Club l’a joint au téléphone, en exclusivité.
Bonjour Scott. Peux-tu nous dire quand tu es né ?
Scott : « Je suis né en 2009 et ce sont les élèves de Chalon-sur-Saône qui m’ont trouvé. Ils ont fait des recherches et découvert toute mon histoire. Je suis un élan arrivé de mon Canada natal. Je cherchais du travail dans la région. Pas facile pour une bestiole comme moi. Mais, j’ai quand même trouvé ce job à l’Elan Chalon, au club de basket. Il porte bien son nom n’est-ce pas ? Ils ont d’ailleurs une tête d’élan dans leur logo depuis 2007 ».
Quel est ton rôle au sein de l’équipe ?
Scott : « Il est essentiel ! Je porte le numéro 71… comme le numéro du département de Saône-et-Loire. Dans la salle je suis toujours le premier joueur présenté par le speaker. Mais, avant cela, j’arrive une heure avant les joueurs les jours de match. J’ai mon stand à l’entrée du Colisée, notre aréna. J’y accueille les spectateurs et je commence à faire monter la pression. J’ai souvent le drapeau de l’équipe avec moi. On aime beaucoup me prendre en photo, et je dois dire que je fais beaucoup de selfies ».
Et pendant le match, tu fais quoi ?
Scott : « Je suis dans les tribunes, pour supporter l’Elan. Je fais des checks avec le public, je pousse mes joueurs, mes coéquipiers. Bon, jusqu’à présent le coach ne m’a pas laissé entrer dans le jeu, mais je descends sur le parquet à chaque pose pour des animations. Je suis très généreux, je fais gagner des tee-shirts. J’adore jouer avec les supporters. Et ils me le rendent bien ».
Quelle formation faut-il pour être mascotte ?
Scott : « J’ai mon bac mascottes (rires). En fait, comme je le dis plus haut, j’ai été recruté par l’Elan Chalon après avoir vu une petite annonce dans le journal local. Cela faisait un petit moment que j’étais ici et il m’était arrivé d’aller voir des matchs. Je suis devenu supporter de l’équipe. J’ai passé des tests, et me voici ! La Ligue nationale de basket-ball a aussi le projet d’organiser des séminaires pour nous, mascottes du basket français ».
Où habites-tu à Chalon ?
Scott : « Au Colisée évidement. L’endroit est assez calme, c’est grand, bien situé en bord de Saône, et d’ailleurs j’aime bien pêcher. J’y ai mon bureau. Et même les clés, puisque je suis le gardien de l’aréna. En plus de mascotte, je suis aussi manager de l’équipe. Parfois, il m’arrive quand même de sortir pour faire un tour en forêt ».
Pour y trouver l’âme sœur ?
Scott : « Ah, mais je suis célibataire ! J’ai beaucoup d’admiratrices, il ne faudrait pas les décevoir. Il m’est arrivé une fois de venir avec une petite amie, c’était le jour de la Saint-Valentin. Elle s’appelle Scottinette et avait fait le déplacement spécialement du Canada. Mais je n’aime pas que l’on parle de ma vie privée. J’aime être discret. Vous savez, dans les tribunes je ne parle pas… sauf à quelques potes ».
Vois-tu d’autres mascottes ?
Scott : « Mais oui, je suis copain avec Nounours des Ducs de Dijon, le club de hockey-sur-glace. Il m’arrive aussi de prendre un verre avec Cindy la souris de la JDA Dijon Handball. Au basket, j’aime aussi beaucoup Dunky, de Nanterre 92, et Slucky, à Nancy. Mais ils n’ont pas autant de followers que moi sur Facebook : j’en ai plus de 1,600 ! Maintenant, j’aimerais bien aller aux Etats-Unis pour voir mes collègues en NBA, notamment Benny the Bull, ma référence, ou Rocky des Denver Nuggets ».
Joues-tu au basket ?
Scott : « Oui, j’ai été un bon joueur amateur. Je sais mettre l’ambiance et réaliser des dunks. J’arrive même à marquer des shoots du milieu de terrain… parfois. Ne vous trompez pas : je suis un sportif. Même si on me retrouve souvent après les matchs dans les salons hospitalité du Colisée, ce ne sera jamais avec un verre de champagne à la main. Je fais le métier. Je dois être en forme et je m’entraine régulièrement. Lors d’un match je peux perdre jusqu’à 3 kilos ! »
Que peut-on te souhaiter ?
Scott : « Un bon plat de jeunes pousses d’aulnes ou d’érables de Virginie au Canada. C’est un régal pour moi. Mais, plus que tout, je souhaite que mon équipe remonte en Betclic Elite. Pour cela, je serai leur sixième homme… même si je suis un élan ».
Entretien : Bruno Fraioli (avec la complicité de Pierrick Raux, le plus proche ami de Scott)
© SportBusiness.Club Novembre 2022