Une enquête a été ouverte à la demande de la cour d’appel de Paris après le classement d’une plainte sur des soupçons de détournement concernant la billetterie de Roland-Garros et visant la Fédération française de tennis (FFT), a indiqué lundi 30 octobre 2023 le parquet national financier (PNF). Le PNF avait annoncé mi-juin avoir classé sans suite “pour absence d’infraction” une plainte déposée le 16 mars dernier par des cadres et d’anciens dirigeants de la FFT.
Ceux-ci accusaient l’actuel président de la fédération, Gilles Moretton, et deux de ses proches, le trésorier Jean-Luc Barrière et son ancien directeur de cabinet Hugues Cavallin, d’avoir “organisé le détournement de billets du tournoi de Roland-Garros au préjudice de la FFT”. Après analyse, le PNF avait estimé que les cessions de billets, mises en cause par les plaignants et l’association Anticor dans un signalement en mars, étaient “intervenues avant la modification” du règlement de la FFT encadrant la billetterie de la levée française du Grand Chelem.
En outre, avait argumenté le PNF, les billets octroyés aux ligues “ont donné lieu à des contreparties financières cohérentes au profit des ligues concernées, sans aucun détournement ou profit personnel de la part des dirigeants”. Les soupçons de corruption dénoncés avaient également été écartés.
Mais l’avocat des plaignants, Me Jean-Pierre Versini-Campinchi (mort le 12 octobre dernier), avait contesté le 30 juin auprès du parquet général cette décision, comme le lui permet le code de procédure pénale. Il avait notamment listé sur dix pages les points sur lesquels le PNF avait procédé, selon lui, à une mauvaise analyse, avait-il expliqué à l’AFP. Le parquet général avait fait droit à la requête des plaignants et demandé au PNF en juillet d’ouvrir une enquête préliminaire.
« Nous sommes sereins, cette enquête ne peut pas déboucher sur autre chose qu’un classement sans suite, a réagi l’avocat de Gilles Moretton, Me Alain Jakubowicz. Le classement sans suite du PNF était inhabituellement et exceptionnellement motivé ». Il a ajouté : qu’il est « extrêmement rare qu’on le motive avec tant d’arguments pour conclure qu’il n’y a rien de pénal, comme je l’ai toujours dit. Cette affaire est une pantalonnade. Venir prétendre qu’il y aurait eu des malversations, c’est surréaliste ». Le nouveau conseil des plaignants n’a pas pu être joint. (Avec AFP)
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