Interview. Thomas Sénécal, le Monsieur sports mécaniques de Canal+, et prochain Directeur des sports de la chaîne [il prendra officiellement cette fonction début juillet 2022], estime que les Grands Prix de Moto GP, dont le groupe détient les droits depuis 4 ans, sont devenus un véritable levier de recrutement d’abonnés. L’été dernier, Canal+ a d’ailleurs prolongé ses accords avec la Dorna, le promoteur de Moto GP, jusqu’en 2029. Le Grand Prix de France, qui se dispute ce dimanche 15 mai au Mans (Sarthe) est une vitrine importante pour la chaîne cryptée : la course phare sera diffusée en clair et en direct sur C8, autre chaîne du groupe.
Les audiences de la Moto GP sur Canal+ peuvent-elles encore progresser cette année ?
Thomas Sénécal : « Je ne fais jamais de paris sur les audiences. Toutefois, je me félicite déjà de leur trajectoire depuis 2019. Nous sommes partis avec 400 000 téléspectateurs en moyenne par Grand Prix et aujourd’hui, nous en sommes à 800 000 ! Les pics sont encore bien supérieurs. J’ai en mémoire, l’an passé, le Grand Prix de France qui a rassemblé 1,1 million de téléspectateurs sur Canal+ et 700 000 autres sur C8. Le cumul a donné 1,8 million de téléspectateurs. Il faut dire que le spectacle avait été génial avec, notamment, Fabio Quartararo et Johann Zarco sur le podium. Cette course avait proposé en 40 minutes tout ce que les Grands Prix de Moto GP peuvent apporter en émotion ou stress… La course s’était disputée à huis clos en 2021, et pourtant nous n’en avions pas eu le sentiment tant l’ambiance avait été géniale sur le circuit ».
Il y a t-il un potentiel en terme de publics ?
T.S. : « Nous observons un cercle vertueux autour des sports mécaniques sur Canal+. Cet écosystème tire les audiences vers le haut. La F1 et la moto sont des piliers forts de l’offre sportive de Canal+, au même titre que le rugby et le Top 14, ou le football avec la Ligue des Champions. La moto a conquis cette place dans un délai très court car nous ne sommes qu’au début de notre quatrième saison sur Canal+. Une étincelle s’est allumée pour la moto. Les causes sont nombreuses, mais Fabio Quartararo et Johann Zarco jouent un rôle majeur dans cette percée. Et puis, modestement, il y a aussi le rôle de notre travail éditorial. Les équipes de Canal+ ont tout de suite trouvé les bonnes portes d’entrée pour emmener nos abonnés en immersion, au plus près des pilotes, et donner les clés pour comprendre les Grand Prix moto. C’est très important, car il s’agit d’un sport technique. On voit vraiment le pilote à la manœuvre. C’est un spectacle fascinant, mais aussi effrayant parfois ».
La moto est-elle devenue un levier de recrutement d’abonnés pour Canal+ ?
T.S. : « Oui, c’est sûr, car le fan de moto doit venir sur canal. Nous contribuons à élargir énormément la base de fans de Moto GP. Ce que l’on prépare pour le GP de France s’inscrit aussi dans cet objectif, avec un programme événementiel spécifique sur Canal+. Nous serons partout, sur la piste et aussi dans les campings. Et il y a aussi C8 qui nous permet d’attirer les prospects. Ils regarderont le GP de France et, après, souhaiteront de suivre la série sur Canal+ ».
Touchez-vous un nouveau public avec la moto ?
T.S. : « Non, c’est un public fan de sport. Les seules différences que l’on peut noter est le fait qu’il s’agit d’une population relativement jeune et assez mixte. Et ils regardent les Grands Prix à plusieurs. En effet, des indicateurs montrent qu’il y a plus de personnes devant le téléviseur pour suivre un GP Moto que lors d’un autre événement sportif. Nous en tenons compte pour proposer un traitement éditorial capable de parler à tous ces publics. Le fait d’avoir doubler les audiences en quatre ans nous confère une responsabilité énorme. Il faut continuer à parler au fan très pointu de la première heure et en même temps avoir un discours plus vulgarisateur. Nous voulons accueillir tout le monde et cherchons la voie médiane, même en expliquant parfois des choses parfois assez basiques ».
Entretien : Bruno Fraioli
© SportBusiness.Club Mai 2022
Le Shark Grand Prix de France sur Canal+. Vendredi 13 mai 2022 : essais (Moto GP, Moto 2, Moto 3) de 9h00 à 16h00 sur Canal+ Sport. Samedi 14 mai 2022 : essais (Moto GP, Moto 2 et Moto 3) de 9h00 à 14h00 sur Canal+ Sport ; qualifications Moto GP et Moto 2 à partir de 14h00 sur Canal+ ; magazine “En Pôle” à partir de 16h00 sur Canal+ ; course 1 Moto E à 16h25 sur Canal+. Dimanche 15 mai 2022 : Warm-Up (Moto GP, Moto 2, Moto 3) à partir de 9h00 sur Canal+ ; magazine “En Pôle” à partir de 10h00 sur Canal+ ; courses des Moto 3 à 11h00 et Moto 2 à 12h15 sur Canal+ ; course Moto GP à 14h00 sur Canal+ ; course 2 de Moto E à 15h30 sur Canal+.
Commentaires : Laurent Rigal et Randy De Puniet (Moto GP et Moto E) ; Antoine Arlot et Louis Rossi (Moto 2 et Moto 3). Plateau général animé par Margot Laffite avec Jules Deremble.
Dispositif complémentaire aux moyens techniques de Dorna : 3 caméras supplémentaires dont une caméra “cinéma” sur la ligne de départ.
Le Shark Grand Prix de France sur C8 (Groupe Canal+). Dimanche 15 mai 2022 à partir de 13h40. Course de Moto GP en direct et en clair. Commentaires : Maxime Martin et Jules Danilo. Sur Infosport (groupe Canal+) : conférences de presse des pilotes jeudi 12 mai 2022 à partir de 17h00.