Justice. La police japonaise a procédé ce mercredi 27 juillet 2022 à de nouvelles perquisitions dans une affaire de paiements douteux à un haut responsable de l’organisation des Jeux olympiques de Tokyo 2020 (disputés durant l’été 2021) de la part d’une société nippone devenue ensuite un partenaire officiel de l’événement, a affirmé la presse japonaise. Selon des médias locaux, des perquisitions ont été menées au domicile de l’ancien président de la chaîne de magasins de costumes d’affaires Aoki Holdings, Hironori Aoki, 83 ans, et dans les anciens bureaux du comité d’organisation de Tokyo 2020, au siège du gouvernement métropolitain de la capitale japonaise.
La police avait déjà perquisitionné la veille le domicile de Haruyuki Takahashi, 78 ans, ancien haut responsable du comité d’organisation de Tokyo 2020, dissous depuis le mois dernier. Cet ancien cadre dirigeant du géant publicitaire japonais Dentsu est soupçonné d’avoir reçu en 2017 l’équivalent de plus de 320 000 euros de la part d’Aoki Holdings après la signature d’un contrat entre sa société de conseil et ce groupe, devenu en 2018 un partenaire officiel des JO de Tokyo.
Une affaire “regrettable”
Haruyuki Takahashi n’était pas censé accepter de l’argent ou des cadeaux en rapport avec son rôle de membre du conseil d’administration de Tokyo-2020 depuis 2014. Il a cependant nié tout conflit d’intérêts dans la transaction avec Aoki Holdings la semaine dernière dans la presse japonaise. Sollicité par l’AFP, le parquet de Tokyo s’est abstenu de faire le moindre commentaire sur cette enquête. La gouverneure de Tokyo Yuriko Koike a estimé mercredi que cette affaire était “extrêmement regrettable” et qu’elle comptait suivre “attentivement” son évolution. Elle a précisé devant des journalistes avoir demandé aux anciens membres du comité d’organisation des JO leur “entière collaboration à l’enquête”.
Des soupçons de corruption flottent déjà sur les conditions de l’attribution des Jeux à Tokyo. En mars 2019, le président du Comité olympique japonais Tsunekazu Takeda avait démissionné quelques mois après avoir été mis en examen par la justice française. Celui-ci est soupçonné d’avoir rémunéré Black Tidings, une société basée à Singapour, avant et après la désignation de la capitale japonaise par le Comité international olympique (CIO). Selon les enquêteurs français, Black Tidings serait une “coquille vide” menant à Papa Massata Diack, le fils de l’ancien patron sénégalais de l’athlétisme mondial et ancien membre influent du Comité international olympique, Lamine Diack, décédé en décembre 2021 à 88 ans. (AFP)
© SportBusiness.Club Juillet 2022