L’avènement de la photographie et du cinĂ©matographe dans l’après-guerre ont fait rĂ©flĂ©chir les organisateurs des Jeux olympiques de Paris 1924. “Il n’existe plus aujourd’hui une manifestation quelconque de l’activitĂ© humaine qui ne soit fixĂ©e par la photographie ou la cinĂ©matographie, » indique le rapport officiel des Jeux. “Malheureusement [cette règle] s’accorde assez mal avec l’organisation (…) des Jeux olympiques en particulier par le nombre considĂ©rable d’opĂ©rateurs spĂ©ciaux [qu’ils]attirent”.
Ainsi, le ComitĂ© olympique français a estimĂ© que 43 nations participant aux compĂ©titions d’athlĂ©tisme pouvait attirer au moins 43 photographes au bord de la piste au Stade de Colombes. En plus des athlètes et des juges, le risque Ă©tait d’avoir un rĂ©el “encombrement”. “C’est pourquoi le ComitĂ© Olympique Français jugea devoir assurer lui-mĂŞme l’organisation d’un service dont il resterait le maĂ®tre.” Un Chef de service, Monsieur Mathieu, conclu “une entente” avec un certain nombre de titres de presse et d’agences. L’objectif Ă©tait de ne pas dĂ©passer “une douzaine de photographes”.
Le cinéma pour “Les Films Sportifs”
L’ensemble de leurs photos Ă©tait centralisĂ© au sein d’un mĂŞme laboratoire Ă Paris, au 10 rue du Delta, et un service de vente Ă©tait assurĂ© pour approvisionner les journaux quotidiens parisiens et Ă©trangers. Ce principe collectif est encore adoptĂ© aujourd’hui pour les grands Ă©vĂ©nements, sportifs notamment, oĂą seuls une poignĂ©e de photo-reporters fournissent le travail pour l’ensemble du marchĂ©, afin de limiter le nombre de personnes Ă un endroit donnĂ©. Plus de 4 000 clichĂ©s furent tirĂ©s.
Cette approche fut identique pour les images animĂ©es. “Pour les mĂŞmes raisons qui viennent d’ĂŞtre Ă©numĂ©rĂ©es et qui obligèrent le ComitĂ© Olympique Français Ă rester maĂ®tre de son service photographique, il fut dĂ©cidĂ© qu’il contrĂ´lerait le service cinĂ©matographique ; mais, s’il assura financièrement le premier, il cĂ©da, par contre, l’exploitation du second”. En clair : Paris 1924 vendait ses droits audiovisuels. Malheureusement, les six principales maisons de production refusèrent le marchĂ©. Ce fut une entreprise naissante baptisĂ©e “Les Films Sportifs” qui dĂ©crocha le marchĂ©.
Le contrat exclusif s’Ă©levait Ă 300 000 francs, soit l’Ă©quivalent d’environ 316 000 euros actuels selon le convertisseur de l’Insee. “Ces films devaient ĂŞtre vendus au prix de revient net aux FĂ©dĂ©rations Française, au grĂ© Ă grĂ© aux FĂ©dĂ©rations Ă©trangères, aux Centres d’Education Physique et aux Clubs, SociĂ©tĂ©s et Gouvernements. (…) Les concessionnaires devaient verser au ComitĂ© National des Sports une part de 10% sur les bĂ©nĂ©fices qui proviendraient de l’exploitation du film des Jeux olympiques.” Plus de 40 000 mètres de pellicules furent produites.
© SportBusiness.Club Juillet 2024
Source des textes originaux : Rapport officiel des Jeux de la VIIIe olympiade de Paris 2024. Auteur inconnu.