Quand il était nageur, c’était l’eau qui lui manquait. Aujourd’hui, c’est la scène. « Ca fait six mois que je n’ai pas joué, et ça fait du bien de reprendre, » confie Maxime Taffanel. L’ancien athlète est désormais acteur. Dans Cent mètres papillon, qu’il a écrit, le montpelliérain raconte son passé de sportif de haut niveau, quand, jeune espoir français de natation, il se rêvait sur les podiums mondiaux côtoyant son idole, Alain Bernard. Maxime Taffanel ne connaitra malheureusement pas cette gloire là.
« A cette époque j’abordais la natation comme une danse, comme la recherche du geste parfait afin d’obtenir la meilleure glisse, explique l’acteur. Je viens d’une famille d’artistes et cela me paraissait naturel. Tout était simple. » Mais, après les premières sensations et les chronos prometteurs tout s’est gâté. « J’ai dû me muscler, prendre de la force physique pour grapiller quelques centièmes, poursuit-il. On m’a changé mon rapport à l’eau. J’ai perdu le plaisir » Les longueurs et kilomètres cumulés dans les piscines vont finalement l’éloigner de son sport.
« Quand on sait qu’on est le meilleur tout paraît simple, assure-t-il. Je me suis beaucoup interrogé, notamment pour tenter d’expliquer pourquoi je ne pouvais plus gagner comme avant. J’ai douté ». Maxime Taffanel décide de se tourner vers le théâtre qui, jusqu’alors, lui permettait de le sortir des difficultés rencontrées en natation. C’est ce moment de basculement, de renoncement craint par l’ensemble des sportifs de haut niveau, que raconte Cent mètres papillon.
Une double performance
Cela fait deux ans que Maxime Taffanel joue sa pièce. Plus de 170 représentations, toujours avec autant de plaisir malgré les efforts réalisés sur scène. « Je sollicite mon corps durant une heure, je transpire sur le plateau, confie l’acteur. Je veux faire ressentir au public le côté aquatique. A la fin du spectacle je suis fatigué comme jamais » Cent mètres papillon, sa discipline préférée, est une double performance : sportive et artistique. Sur la scène, la nage est aussi une belle chorégraphie.
« Je n’ai jamais voulu opposer sport, art et culture : ils sont complémentaires, indique-t-il. Sport et culture peuvent se servir l’un l’autre ». Les passerelles que l’acteur jette entre ces deux univers que certains aimeraient garder à distance, offrent justement des portes d’entrée intéressantes. « Je vois bien que mon public n’est pas seulement celui du théâtre, affirme Maxime Taffanel. Des passionnés de natation viennent me voir. Mais mon spectacle n’est pas élitiste et je parle à tout le monde ». Tous se retrouvent ainsi dans le même bain.
© SportBusiness.Club Octobre 2020
(*) Théâtre de Belleville, 94 rue du Faubourg du Temple, Paris 11e. Du 7 octobre au 28 novembre 2020, le mercredi, jeudi, vendredi et samedi. Tournée en France jusqu’en juin 2021.