Etienne Thobois (Paris 2024) : « Les engagements RSE ne coûtent pas forcément plus cher »

Podcast. Les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 se rapprochent à la foulée d’un Usain Bolt. Fin août, après les Jeux de Tokyo, c’est la capitale française qui sera au centre du mouvement olympique mondial. Directeur général du COJO (Comité d’organisation), Etienne Thobois fait le point sur l’organisation dans cette entretien. Il détaille le budget et assure que, malgré la crise sanitaire qui a sérieusement compliqué la tâche aux organisateurs japonais, il n’était pas question de “Plan B” pour Paris.

Etienne Thobois assure que les jeux de Paris sont à l’abri d’un dérapage budgétaire. Il explique pourquoi et confie que l’organisation “dépensera ce qui aura été gagné. Pour le dirigeant, les engagements sociétaux et environnementaux seront au cœur des préoccupations du Comité d’organisation. Cette politique est, selon lui, devenue nécessaire pour les grands événements sportifs. Enfin, il affirme que Paris 2024 s’est “rapproché de personnes et d’organisations traditionnellement sceptiques” par rapport au Jeux. Extraits.

Paris 2024 est engagé dans un programme de responsabilité sociétale et environnementale. Cette voie a-t-elle un surcoût par rapport à une voie plus traditionnelle ?

Etienne Thobois : « Au contraire, c’est justement sur ces points où il faut faire preuve de créativité et d’innovation. Evidemment, les Jeux, c’est d’abord un événement sportif et notre objectif est de mettre plus de sport dans la vie des gens. Les Jeux, c’est une opportunité économique de près de 5 milliards d’euros de marchés, en prenant en compte ceux de la Solideo (Société de livraison des ouvrages olympiques). Sur ce point, nous pensons qu’il y a de la place pour tout le monde : les grandes entreprises mais aussi les plus petites entreprises en tant que fournisseurs. Avec Entreprise 2024 et ESS 2024, nous créons une dynamique pour que les opportunités bénéficient aux petites et moyennes entreprises très nombreuses dans l’industrie du sport. Sur les quelques 500 contrats déjà passés à ce jour, un peu plus de 130 l’ont été avec des entreprises de l’ESS. Celles-ci sont très en pointe en innovation. Au final, ces engagements ne coûtent pas forcément plus cher. Cela sous-entend parfois de la mise en relation, et c’est très important. Nous observons une tendance de fond car même les grandes entreprises veulent faire partie de cette dynamique : elles s’engagent pour plus d’écologie, plus de circuits courts, plus d’insertion dans les territoires, pour donner du sens à leurs actions. Tout cela résonne aujourd’hui et la pandémie a amplifié cette sensibilité. Pour nous, c’était une intuition que nous avions dès le début de la candidature. Nous trouvons désormais un écho très favorable ».

Concernant les ressources commerciales, qui doivent apporter 1,1 milliard d’euros au budget, où en êtes-vous ?

E.T. : « Nous sommes dans les mêmes temps de passage que Londres 2012. Nous avons déjà sécurisé un peu plus de 500 millions d’euros de partenariat, soit un peu plus de la moitié de l’objectif. Nous allons avoir de bonnes nouvelles concernant des partenariats de rang 2 et 3 ces prochaines semaines. Franchement, les discussions avec les entreprises se passent bien. Paris 2024 est un projet attractif, malgré la pandémie. C’est une opportunité d’autant plus qu’aujourd’hui tout le monde commence à penser à l’après. Thomas Bach, le président du CIO, parle de la “lumière au bout du tunnel”. Paris 2024 reste un projet positif et attractif permettant de développer du business, de se différencier potentiellement en sortie de crise. C’est aussi, en termes de marque employeur, un projet très intéressant permettant de fédérer. Nous le voyons avec certains de nos partenaires comme la BPCE. (…) Aujourd’hui, les entreprises recherchent des projets donnant du sens ».

© SportBusiness.Club Juin 2021


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