Exaspéré par les frasques de son jeune et talentueux champion, Christian Ferro, le président de l’AS Roma lui impose un choix : soit il est condamné au banc jusqu’à la fin de la saison, soit il se calme… étudie et passe le bac. En salle mercredi 5 août, Le défi du champion (“Il Campione”) est une comédie italienne dont le cadre est le football et le calcio, le championnat transalpin. L’histoire suit deux personnages : une jeune star du foot adulée et solitaire, et un prof qui a perdu la foi. Rien ne les unis, mais cette rencontre improbable va donner à tous deux un nouveau sens à leur vie.
Toute l’action du film se déroule au sein de l’AS Roma. Le club romain, cinquième de la Série A, a ouvert les portes de son Stade olympique et de son centre d’entraînement aux caméras de Léonardo d’Agostini. « On pensait qu’ils allaient refuser car il est très difficile d’approcher les représentants de cette industrie, explique le réalisateur. On leur a envoyé le scénario et à notre grande surprise, les dirigeants ont bien voulu le lire. Ils ont juste demandé à apporter quelques petites modifications. Ils ont été vraiment généreux et précieux car ils nous ont mis leur monde à disposition. Nous avons pu tout utiliser : le stade, les vestiaires, les tee-shirts… »
Inspiré par Mario Balotelli
Passionné de football, Léonardo d’Agostini s’est inspiré d’un footballeur italien célèbre pour ses débordements : Mario Balotelli. « C’était un personnage, très jeune, qui aurait pu devenir un énorme champion mais il avait un caractère très difficile, » rappelle-t-il. A l’AC Milan, son président, Silvio Berlusconi, avait engagé un un ex-policier pour jouer le rôle de tuteur de ce joueur incontrôlable.
Pour l’anecdote, les séquences de jeu dans le film ont été tournées avec les footballeurs d’une autre équipe que l’AS Roma, ceux de Pise, une équipe évoluant en troisième division. Les scènes de jeu sont réussies : elles marient images tournées pour le film, à Pise, avec de vraies captations de matchs, notamment pour les supporteurs, au Stade olympique de Rome. La place des sponsors, remerciés dans le générique, apporte une certaine crédibilité au film. Enfin, du duo d’acteurs principaux, c’est curieusement Stéfano Accorsi, interprète du professeur, qui s’est avéré le plus fan de sport. « Mais l’équipe qui l’intéresse, c’est l’Inter de Milan, confie Léonardo d’Agostini. Quant à Andrea [Carpenzano, qui joue le joueur Christian Ferro] c’est la personne la moins sportive que j’ai rencontré dans ma vie ! Il dit avoir pratiqué l’escrime, mais on ne sait pas… Par contre, c’est un grand fan de l’AS Roma. Avant tout, je voulais, un bon acteur. Le côté sportif n’était pas primordial ».
Le défi du champion (Il Campionne). Italie (2019). Un film de Léonardo d’Agostini. 105 minutes. Sortie en France le 5 août 2020.
© SportBusiness.Club Juillet 2020
Trois questions à Léonardo d’Agostini*
Pourquoi avoir choisi le monde du football, alors que cette histoire aurait pu se dérouler dans l’univers du cinéma, de la mode, de la musique… ?
Léonardo d’Agostini : « Ce qui m’intéressait, c’était I’idée d’un jeune homme de 20 ans, millionnaire et qui peut faire tout ce qu’il veut. Néanmoins, sa carrière reste encore à construire et son talent doit être dirigé. Les seules personnes qui peuvent avoir, aussi jeunes, ce pouvoir et cette reconnaissance, ce sont les joueurs de football, du moins en Italie… beaucoup plus que les rock-stars ! Bien sûr, ma passion pour le foot m’a aussi poussé à raconter ce monde-là ».
Quelle était votre intention en faisant ce film ? Une critique de notre monde actuel ou avant tout, la mise en avant de la relation entre les deux personnages ?
L.d’A. : « Ce qui m’intéressait surtout, c’était de raconter la rencontre, l’histoire entre ces deux personnages qui sont à l’opposé I’un de I’autre. Le pamphlet, ce n’est pas vraiment ce que je voulais faire ».
Que pensez-vous de l’industrie du football et de ses jeunes joueurs qui deviennent des stars adulées par le public et les médias ?
L.d’A. : « L’industrie du monde du football est faite pour gagner de l’argent et obligatoirement, il n’y a pas que des bons côtés. Pour un jeune, alors que cela devrait être le sport qui soit la chose la plus importante, c’est le pouvoir de I’argent qui prend le pas ».
(*) Extraits du dossier de presse de Destiny Films