Paris 2024. Le site de Teahupo’o confirmé pour le surf 🔓

Surf. Le président polynésien a annoncé dimanche 10 décembre 2023 à Tahiti (lundi à Paris) que l’épreuve de surf des Jeux olympiques 2024 allait pouvoir être maintenue sur le site de Teahupo’o, depuis des mois au coeur de tensions entre les autorités, les organisateurs des JO et les populations locales. « La solution qu’on a réussi à faire adopter ce soir permet que les JO se tiennent ici et que la WSL (World Surf League) maintienne une étape annuelle du tour mondial,» s’est réjoui Moetai Brotherson auprès de l’AFP, à l’issue d’une réunion avec les associations environnementales.

A Teahupo’o sur la presqu’île de Tahiti, site mondialement connu pour sa célèbre vague et ses eaux transparentes, le remplacement d’une tour en bois par une structure en aluminium pour les juges est source de crispations depuis des mois. Lors d’essais techniques le 1er décembre, une barge prévue pour l’installation de cette nouvelle tour a brisé du corail, poussant le gouvernement polynésien à mettre en pause les travaux. Le test avait été “mal préparé”, a fustigé la ministre des Sports et des Jeux, Amélie Oudéa-Castéra.

Mais Moetai Brotherson a présenté un calendrier de travaux qui doit aboutir à une tour fonctionnelle le 13 mai prochain, quelques jours avant l’étape du tour mondial de la WSL. Cette compétition fera figure de test avant l’épreuve des Jeux olympiques à l’été. Le président polynésien s’est réjoui d’avoir obtenu le soutien “unanime de tous les maires, de la fédération de surf et même des associations, à part une, et d’un surfeur, qui pense représenter la communauté des surfeurs”.

Ce surfeur tahitien, Lorenzo Avvenenti, a affirmé que « les plus grands noms du surf comme Kelly Slater, Gabriel Medina, Felipe Toledo ou Carissa Moore ont signé la pétition contre les fondations et la tour en aluminium ». Moetai Brotherson a cependant estimé qu’ils l’avaient signée sans disposer des “bonnes informations”. « La position actuelle, c’est qu’on ne veut aucune nouvelle fondation,» a rappelé sur la chaîne locale TNTV la présidente de l’association de protection de l’environnement Vai ara o Teahupoo, Cindy Otcenasek.

Un projet réduit en taille

La tour en aluminium a été réduite en taille, mais les techniciens estiment néanmoins que de nouveaux forages dans le corail sont nécessaires. D’autres militants ont cependant reconnu les “efforts” du gouvernement pour préserver l’environnement. « On ne peut plus faire marche arrière, on fait les Jeux, il faut qu’on “taho’e’” [qu’on avance ensemble, en tahitien]”, a déclaré pendant la réunion Annick Paofai, présidente de l’Association de défense du Fenua ‘aihere, la zone de nature préservée où se trouve le site.

Ce soutien quasi unanime pour le maintien de l’épreuve à Teahupo’o a été salué lundi par le patron du Comité d’organisation des JO (Cojo), Tony Estanguet. Un communiqué de Paris 2024 donnait plus de précisions sur la nouvelle tour. Notamment, sa superficie sera réduite et identique à l’ancienne en bois (150 mètres carrés), son poids sera allégé (9 tonnes contre 14 initialement prévues) et le raccordement à l’eau potable et aux eaux usées sera abandonné. ;

Un travail de balisage d’accès au chantier va être mené par des spécialistes qui s’occupent chaque année de monter la tour des juges en bois dans le cadre de la compétition organisée par la WSL. Ce chenal ainsi créé permettra d’avoir accès “aux travaux afin qu’un nouveau test puisse être mené avec une nouvelle barge” tout en veillant bien à “ne pas dégrader les coraux”, a précisé l’ex-champion olympique.

Les travaux de balisage devraient commencer “dès cette semaine”, a précisé Tony Estanguet, et des “premiers tests” seront menés avec la nouvelle barge “pour que les travaux puissent commencer d’ici la fin de l’année”. « Il y avait quand même un petit peu de marge de manœuvre dans le calendrier, ce qui nous permet aujourd’hui de rester confiants sur le fait que la tour puisse être livrée pour le mois de mai,» a-t-il indiqué. (AFP)

© SportBusiness.Club Décembre 2023