Podcast. Tous les jours SportBusiness.Club prend des nouvelles des acteurs de l’écosystème du sport en France. Daniel Mangeas a été le speaker officiel du Tour de France pendant plus de 40 ans. Durant cette période de confinement il avoue prendre du plaisir à regarder les anciennes étapes du Tour rediffusées par les chaînes de sport. Daniel Mangeas sourit en voyant l’évolution de l’organisation ces quatre dernières décennies et avoue ne pas s’intéresser aux compétitions virtuelles. Extraits.
Vous regardez beaucoup les anciennes étapes du Tour de France. Quelles observations avez-vous sur l’évolution de la course et du cyclisme ?
Daniel Mangeas : «Le sport cycliste est un sport d’émotion : on doit pouvoir lire sur les visages des coureurs qui doivent être facilement reconnaissables. Aujourd’hui, pour quelqu’un qui suit le cyclisme d’assez loin il est relativement difficile de reconnaître tel ou tel coureur (…). Le coureur [à l’époque] était presque un intime car on connaissait son visage. Aujourd’hui [avec le casque et les lunettes], c’est particulièrement difficile (…). Un périmètre de sécurité s’est également installé autour d’eux. (…) Avant le départ, quand il y avait une averse, ils étaient cinq à se réfugier dans une 504. Aujourd’hui, le coureur sort au dernier moment de son bus. C’est vrai qu’il y a moins de possibilités d’aborder l’athlète qu’il y a une trentaine d’années.»
Souhaitez-vous que le Tour de France soit organisé en 2020 ?
D.M. : «Je souhaite qu’il le soit. Cela signifiera que tout ira mieux et qu’il n’y aura pas de prise de risque. Faut que ce soit un vrai Tour de France. Reste à savoir ce que sera l’état d’esprit. Aujourd’hui il y a cette crise sanitaire, la crise économique va suivre : est-ce que les Français auront le cœur à faire la fête au mois de septembre ? (…) Pour moi, il faut le faire, mais pas à n’importe quel prix.»
Ecoutez le podcast de Daniel Mangeas
Son film de sport préféré
Un dimanche en enfer (Danemark, 1976). Un film documentaire de Jørgen Leth. Le réalisateur a suivi les coureurs, les suiveurs, les spectateurs lors du Paris-Roubaix 1976.
Ses livres de sport préférés
100 Tours de France (Editions Palantines) et Chroniques du Tour de France (Editions Larousse) par Jean-Paul Ollivier